La commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a récemment rejeté le projet de loi de financement de la Sécurité sociale lors d'une nouvelle lecture. Ce texte sera à nouveau discuté mardi prochain, en se basant sur la version adoptée par le Sénat. Le vote final est prévu pour le 9 décembre, et l'issue de ce processus dépendra en grande partie d'un éventuel accord entre les députés socialistes et la majorité présidentielle.
Le rejet du budget en commission illustre les divergences persistantes et les défis auxquels fait face le gouvernement de Sébastien Lecornu pour obtenir une majorité. Comme l'a précisé le député Jérôme Guedj, bien que le Parti socialiste ait choisi de s'abstenir lors du vote, Les Républicains (LR) ont clairement exprimé leur opposition, confirmée par la représentante Justine Gruet.
Le président de la commission, Frédéric Valletoux, a ajouté que ce rejet montre qu'il y a encore de nombreux obstacles à surmonter pour parvenir à un consensus lors de la séance en hémicycle. Les tensions entre partis sont palpables, et même son propre groupe, Horizons, semble hésiter quant à sa position.
Accords potentiels autour de la CSG
Lors des discussions de samedi, les membres de la commission ont réussi à rétablir l'augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus du capital, une mesure précédemment approuvée par l'Assemblée mais rejetée par le Sénat. Cette initiative, portée par les députés socialistes, pourrait générer 2,8 milliards d'euros supplémentaires pour 2026. Le groupe Renaissance a soutenu cette mesure, soulignant l'importance d'augmenter les recettes, malgré l'opposition de la droite et de l'extrême droite.
La question du gel des prestations sociales et des pensions de retraite reste également au cœur des négociations. La commission a décidé de rétablir le dégel des pensions, qui était habituellement indexé sur l'inflation. Cela marque un tournant par rapport à la position du Sénat.
Le premier ministre et les représentants socialistes doivent se rencontrer à Matignon dans un contexte où la pression augmente pour parvenir à un accord. Pour Jérôme Guedj, il est essentiel de trouver un terrain d'entente afin d'éviter un blocage au sein de l'Assemblée lors de la prochaine lecture.
Au-delà de ce projet de loi, l’enjeu est clair : réussir à mobiliser un soutien pour le budget de la Sécu pourrait avoir des répercussions positives pour d'autres projets de loi, notamment celui concernant le budget de l'État. Les sénateurs continuent par ailleurs d'examiner le projet de loi de finances, modifiant de manière significative les propositions gouvernementales. Selon certaines sources, la suppression d'une surtaxe sur les bénéfices des entreprises devrait également être discutée.
Les jours à venir s'annoncent donc cruciaux pour la majorité et l'avenir des finances publiques françaises.







