Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a manifesté son désaccord sur l'éventuelle interdiction du port du voile aux mineures, une proposition défendue par certains élus de droite, dont Laurent Wauquiez. Dans une interview accordée à BFMTV, il a souligné que cette mesure pourrait avoir des conséquences stigmatisantes pour la communauté musulmane, indiquant que cela pourrait blesser des compatriotes. Nuñez a ainsi déclaré : « Je n’y suis pas favorable comme ça. »
La question du voile pour les jeunes filles suscite de vives tensions en France, où des sondages montrent un soutien croissant pour une interdiction, notamment parmi les groupes politiques de droite. Cependant, comme l'a précisé Nuñez, des mesures trop restrictives risquent de flirter avec des violations des droits de l'homme et d'éroder les principes de la laïcité. « On se rapproche pas mal du délit d’opinion », a-t-il mis en garde.
Des voix au sein du gouvernement, comme celle de la ministre Aurore Bergé, appellent pourtant à des restrictions : elle milite pour interdire le voile chez les jeunes, arguant qu'il s'agit d'une question de protection des enfants. Bergé a déclaré : "Cela fait des années que je le propose, et il serait temps de le faire. Il y a maintenant une majorité à l’Assemblée nationale pour voter cette loi." Cette perspective, bien que soutien de certains, reste controversée.
Nuñez a également insisté sur l'importance de cibler les structures et les discours qui encouragent l'entrisme islamiste, mettant en avant la nécessité de réfléchir sérieusement sur les politiques à adopter. L'enjeu est de renforcer les valeurs républicaines tout en évitant une stigmatisation injuste des populations déjà marginalisées.
Alors que le débat continue de diviser l'opinion publique, d'autres experts appellent à un dialogue respectueux et à des solutions équilibrées. Le sociologue François Guesnet, dans un entretien accordé à Le Monde, a souligné que "l'interdiction ne fera que renforcer le sentiment d'exclusion des jeunes filles concernées, d'où l'importance d'un abord éducatif et inclusif".
Ce débat, qui touche aux racines mêmes de la laïcité en France, ne devrait pas s'éteindre rapidement, et la réflexion sur les droits et les devoirs dans notre société est plus que jamais d'actualité.







