Une arme efficace contre l'insalubrité
Au cours des dernières années, plusieurs centaines de municipalités en France ont instauré le permis de louer, une mesure conçue pour garantir que les logements proposés à la location respectent des normes de décence et de sécurité. Ce dispositif, qui a vu le jour il y a neuf ans, est devenu un outil précieux pour les collectivités luttant contre l'habitat indigne et les comportements des marchands de sommeil.
Le principe est simple : avant de mettre un bien sur le marché locatif, les propriétaires devront obtenir une autorisation ou faire une déclaration, permettant aux autorités de s'assurer de la conformité du logement. En cas de non-respect de cette règle, des amendes peuvent être infligées. En 2022, près de 400 communes avaient opté pour ce système, chiffre qui a grimpé à 550 en 2024 selon des sources locales.
Le cas de Toulouse en exemplaire
Toulouse (Haute-Garonne) a récemment rejoint le mouvement, rendant obligatoire le permis de louer dans le quartier d'Arnaud-Bernard à partir de novembre 2025. En l'espace de quelques semaines, la municipalité a enregistré 31 demandes de permis, avec cinq refus notifiés. Ce processus a été salué pour sa capacité à légitimer le dispositif et pourrait très bien être étendu à d'autres quartiers citadins d'ici fin 2026, selon un communiqué du journal La Dépêche.
Les préoccupations des propriétaires
Même si cette initiative est bien accueillie par les municipalités, elle suscite des réticences parmi les propriétaires. À Albi (Tarn), des membres de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) ont exprimé leur mécontentement, parlant d'une « contrainte supplémentaire » qui viendrait complexifier encore un cadre déjà lourd.
Pour beaucoup de propriétaires, la nécessité de refaire une demande pour chaque changement de locataire, même si une autorisation a été octroyée récemment, est perçue comme un véritable parcours du combattant, en particulier pour ceux qui louent à des étudiants pour des périodes courtes. Jacques Maignial, président de l'UNPI d'Albi, met en garde contre des complications inutiles dans leur gestion locative.
Objectif : prévention et renforcement des bonnes pratiques
Les élus, quant à eux, soulignent que le but n'est pas de pénaliser les propriétaires, mais de promouvoir la prévention et de généraliser les bonnes pratiques. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a déclaré lors d'un conseil municipal : « Si le but était de contraindre les propriétaires, ce dispositif n'aurait aucun intérêt. »
Laurent Hourquet, maire de Revel, insiste également sur l'importance de l'accompagnement, en mettant l'accent sur la réhabilitation des logements pour garantir des logements décents à la location. Depuis les débuts du permis de louer dans sa commune, 40 demandes ont été enregistrées, dont 6 ont été refusées, révélant ainsi l'état du parc locatif à Revel.
Ces nouvelles initiatives montrent un engagement fort des municipalités dans la lutte pour des logements dignes et accessibles, et pointent vers une évolution positive du marché locatif en France.







