La justice espagnole a récemment frappé un grand coup en condamnant Meta, la maison-mère de Facebook et d'Instagram, à payer 479 millions d'euros à 87 éditeurs de presse numérique, marquant ainsi un tournant essentiel dans le paysage médiatique. Cette amende, considérée comme une réponse à une « concurrence déloyale », découle de la non-conformité de Meta avec la réglementation sur la protection des données personnelles.
Le tribunal de commerce nº15 de Madrid a rendu cette décision mercredi, soulignant que Meta avait tiré un bénéfice concurrentiel significatif en diffusant de la publicité via ses réseaux sociaux, sans respecter le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Selon les responsables du tribunal, l'entreprise a généré plus de 5,281 milliards d'euros de revenus publicitaires en Espagne durant les cinq dernières années, durant lesquelles elle a enfreint les droits des consommateurs et des éditeurs.
Le montant de l'amende inclut également plus de 60 millions d'euros destinés à couvrir les intérêts légaux, et pourrait refléter un changement de dynamique dans l'industrie de la presse en Espagne, faisant ainsi écho à d'autres affaires similaires dans plusieurs pays européens. Des experts mettent en lumière l'importance d'une régulation plus stricte face à la domination des grandes entreprises technologiques sur le marché de la publicité numérique.
Ce jugement s'inscrit dans une tendance croissante de vigilance législative à l'égard des gérants de données. En France, par exemple, l'Autorité de la concurrence a ouvert une enquête contre Meta pour des raisons analogues au même titre qu'en Espagne. Ainsi, cette affaire pourrait servir d'exemple pour d'autres juridictions confrontées aux mêmes défis liés à la protection des données et à la concurrence sur le marché numérique.
Les efforts pour établir une responsabilité plus grande des géants du numérique s'amplifient en Europe, mettant en avant l'équilibre délicat entre innovation tech et protection des consommateurs. Les éditeurs de presse, en particulier, voient cette décision comme une lueur d'espoir dans leur lutte pour défendre leurs droits face aux titans de la technologie.







