Dans le cadre de l'examen du budget de l'État, les députés français ont récemment adopté une mesure qui fait couler beaucoup d'encre : une taxe de 2 euros sur les petits colis d'une valeur inférieure à 150 euros, en provenance de l'extérieur de l'Europe. L'initiative a été approuvée mardi soir, avec 208 voix pour et 87 contre, et a suscité des débats passionnés au sein de l'Assemblée nationale.
Le Rassemblement National, sous la conduite de Marine Le Pen, a dénoncé cette taxation qu'il qualifie de "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes". Selon Jean-Philippe Tanguy, député RN, cette mesure pèse sur les foyers déjà en difficulté. En revanche, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a justifié la taxe comme une "redevance nécessaire pour contrôler des produits souvent dangereux".
Cette décision s'inscrit dans un contexte où les plateformes de vente en ligne, notamment le géant chinois Shein, sont critiquées pour la vente de produits non conformes. Des inquiétudes existent également concernant la sécurité des consommateurs face à ces articles importés.
Un enjeu financier majeur
La taxe est censée générer environ 500 millions d'euros par an, fonds qui seront alloués à l'acquisition de scanners pour renforcer le contrôle des colis et à l'embauche de douaniers. Toutefois, des voix critiques se sont élevées, comme celle de Marine Le Pen, qui a mis en lumière le faible pourcentage de colis réellement contrôlés l’année précédente, soit 0,125 %.
Les opposants à la mesure suggèrent qu’une taxation directe des plateformes aurait été plus appropriée. En réponse, le gouvernement a proposé un amendement permettant que la taxe soit intégrée à la TVA, afin de protéger davantage les consommateurs.
Amélie de Montchalin a insisté sur l’urgence de cette mesure, déclarant que la France serait parmi les premières nations à l’instaurer, préfigurant une tendance à l’échelle européenne. Il est à noter que les ministres des Finances de l'UE ont récemment décidé de supprimer l'exonération de droits de douane pour ces petits colis.
En conclusion, cette innovation fiscale représente un tournant potentiel dans la régulation des échanges commerciaux et invite à une réflexion plus large sur le commerce international et la protection des consommateurs. Les débats se poursuivront certainement alors que l'application de cette taxe approche le 1er janvier 2026.







