Le parlement algérien a récemment adopté, à l'unanimité, une loi qui qualifie la colonisation française de crime d'État. Cette initiative suscite un large éventail de réactions, notamment en France, où le ministère des Affaires étrangères a qualifié ce geste d'« initiative manifestement hostile » à la relance du dialogue franco-algérien.
La nouvelle législation, qui attire les acclamations des parlementaires algériens, dénonce non seulement les souffrances infligées par la colonisation, mais désigne aussi la France comme responsable de « pillage systématique des richesses » de l'Algérie. Le député algérien Fares Rahmani a déclaré : « Nous exigerons à l'avenir des réparations pour les ressources qui ont été pillées et spoliées en Algérie. » Pourtant, le parlement n'a pas chiffré le montant des réparations envisagées.
Cette décision intervienne alors que les tensions entre Paris et Alger sont à leur paroxysme, exacerbées par des disputes autour de la mémoire coloniale. L'expert Arnaud Benedetti, professeur associé à l'Université Sorbonne, explique que cette loi s'inscrit dans un objectif de renforcement de la cohésion nationale au sein du pouvoir algérien : « Le récit anti-français permet au gouvernement algérien de se légitimer face à sa population. »
La situation est d'autant plus délicate que cette loi arrive à un moment où Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur français, envisage une visite prochaine en Algérie. Ce contexte pourrait compliquer les discussions sur un apaisement des relations entre les deux pays. Les deux nations doivent naviguer dans ce climat tendu tout en tentant d'aborder des enjeux mémoriels qui restent profondément sensibles.
Alors que l'Algérie continue de revendiquer des excuses officielles de la France, cette loi s'inscrit dans un cadre plus large des discussions sur le passé colonial et soulève la question des réparations, thème récurrent dans les débats politiques des deux pays. Reste à voir comment ces tensions évolueront et si un dialogue constructif pourra enfin être établi.







