Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé le lancement d'un ambitieux dispositif « zéro portable » dans six prisons françaises, incluant notamment des établissements réputés difficiles comme ceux de la Santé, Arras et Toulouse. Ce projet vise à interdire complètement l'accès des détenus aux téléphones mobiles, qui constituent une véritable menace pour la sécurité, permettant de commander des actes criminels à l'extérieur.
Au cours d'une visite à la prison de la Santé, Darmanin a expliqué que l'envoi de téléphones et de drogues dans ces établissements était devenu « un sport quotidien ». Ces nouvelles mesures, financées par un budget de 30 millions d'euros, comprennent l'installation de détecteurs de téléphones portables et de scanners pour les colis destinés aux détenus. Des portiques à ondes millimétriques seront également mis en place pour assurer l'étanchéité des établissements.
Prévenir les risques criminels
Le coût estimé pour les systèmes de brouillage est de 4 à 5 millions d'euros par prison, un investissement justifié selon Darmanin : « Il était plus difficile de prendre l'avion que d'entrer dans une prison ». L'objectif est de créer un environnement où les chefs de réseaux, qui peuvent orchestrer des assassinats depuis leur cellule, ne peuvent plus opérer.
Ce plan s'inscrit dans une approche inspirée de la lutte anti-mafia italienne et vise à réduire la récidive. Les experts soutiennent que ces mesures permettent non seulement de sécuriser les établissements, mais aussi d'améliorer le climat de vie des détenus. En complément, Darmanin a annoncé le recrutement de 1 000 agents supplémentaires pour renforcer la sécurité pénitentiaire, marquant ainsi le plus important recrutement dans ce domaine depuis longtemps.
Pour assurer une mise en œuvre rapide de ces mesures, les travaux de sécurisation devraient être achevés en moins de six à sept mois. Cette initiative, bien accueillie par certaines organisations de lutte contre la criminalité, est perçue comme une avancée majeure dans la gestion des prisons en France. Comme l'indique Le Monde, la réhabilitation et la sécurité des établissements pénitentiaires sont devenues des enjeux cruciaux dans le cadre des réformes judiciaires en cours.







