Plus de 80 députés, menés par Sandrine Le Feur, présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée, ont pris position pour demander l’interdiction de Shein sur le territoire français. Dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche, ils soulignent la nécessité de protéger les travailleurs, la santé publique et l’environnement.
Avec l'ouverture de rayons Shein au BHV de Paris, les parlementaires s'inquiètent de voir la marque asiatique gagner en légitimité. Ils affirment : « Ce n’est pas la mode qui se démocratise, c’est Shein qui se dédiabolise. » Parmi les signataires figurent des députés de diverses formations politiques, témoignant d'une inquiétude partagée sur les pratiques de la fast fashion.
Ces élus n’hésitent pas à qualifier Shein de « visage le plus brutal de la fast fashion ». Ils dénoncent le fait que la marque continue de proposer des produits jugés dangereux pour la santé et nuisibles à l’environnement. Ils estiment que la situation exige une réaction forte, en mettant en avant le risque de concurrence déloyale et l'inondation du marché par des produits toxiques.
Dans ce contexte, ils ont convoqué les dirigeants de Shein à s’expliquer. Alors que cette audience, prévue en novembre, a été décalée, la plateforme reste sous le coup de plusieurs plaintes, dont une portant sur la vente de produits compromettants pendant cette période. La mission d’information sur les contrôles des produits importés à l’Assemblée se penche également sur la question et a déjà sollicité la marque à plusieurs reprises, sans succès.
La plateforme est également attendue devant la justice. Un tribunal parisien doit statuer sur la possible suspension du site après des révélations suscitant l'indignation. De plus, une proposition de résolution européenne, soutenue par divers groupes politiques, sera examinée cette semaine. Ce texte incite à plus de fermeté face aux dérives observées sur les plateformes de vente en ligne.
Les sanctions qui ont touché Shein en France sont déjà significatives, avec des amendes dépassant 191 millions d'euros en 2023 pour des pratiques trompeuses. Les experts s'inquiètent des conséquences de la fast fashion sur les petites entreprises et le commerce local, renforçant ainsi la demande pour une réglementation plus stricte.







