À l'approche des élections municipales de mars 2026, les macronistes s'interrogent sur leur stratégie. N'ayant que deux candidats dans les plus grandes villes de France, Bordeaux et Lille, la situation soulève des inquiétudes parmi les cadres du mouvement Renaissance. Un ministre, sous couvert d'anonymat, a déclaré : "[Gabriel] Attal a organisé notre recul sur la scène municipale."
Les critiques s'intensifient au sein du parti tandis que la majorité des députés semblent déconcertés par cette approche. Un membre de l'aile gauche a avoué : "Nous n’avons que deux candidats dans les dix plus grandes villes. Ceci est préoccupant."
A Marseille, la majorité a choisi de soutenir Martine Vassal, tandis qu'à Lyon, le soutien va à Jean-Michel Aulas, déjà bien établi. À Paris, le candidat Pierre-Yves Bournazel a été investi, laissant de côté la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui reste pourtant populaire dans le mouvement. Les circonvolutions stratégiques intravent une campagne qui semble désordonnée.
Dans le cas de Bordeaux, la rivalité entre Thomas Cazenave, député Renaissance, et Nathalie Delattre, présidente du Parti radical, reste ouverte et chaotique. La nécessité d'une alliance devient de plus en plus pressante, d'autant plus que le temps presse avant l'échéance électorale.
Au niveau national, le Rassemblement National (RN) se prépare à exploiter cette situation, misant sur des résultats positifs dans des villes comme Toulon et Marseille. Un membre macroniste met en garde : "Les partis historiques comme le PS et Les Républicains se battent sur le terrain local, où ils ont encore des élus. En comparaison, nous semblons disloqués."
De nombreux analystes, comme le politologue Jean-Pierre Raffarin, soutiennent que ces municipales sont essentielles pour le mouvement Renaissance. Selon lui : "Les prochaines élections seront un révélateur de la capacité des macronistes à s'ancrer durablement dans le paysage politique local."
En 2020, Renaissance n'a pas réussi à s'implanter localement en raison de sa jeunesse en tant que mouvement. Mais aujourd'hui, avec l'expérience accumulée, le défi est de taille. Les municipales de mars 2026 pourraient non seulement définir l'avenir immédiat du mouvement, mais également influencer la présidentielle de 2027. Cependant, pour passer ce test, il faudra d'abord démontrer une cohésion et une stratégie locale efficaces.







