Le Sénat a franchi une étape significative en votant pour rétablir l'obligation de vaccination contre la grippe pour les professionnels de santé. Cette décision, intervenue le 23 novembre, fait suite au rejet de cette même mesure par l'Assemblée nationale lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale pour 2026.
La nouvelle législation cible particulièrement les travailleurs libéraux du secteur de la santé, qui avaient été écartés par les députés lors de leur session. Dans le projet de loi initial, il était également prévu d'imposer la vaccination pour les résidents d'Ehpad durant la période épidémique, sous réserve de recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Cependant, cette obligation pour les résidents en maison de retraite a finalement été retirée par les sénateurs, malgré l'opposition du gouvernement.
Des débats sur les libertés individuelles
Au sein de l'Assemblée nationale, des opposants à la mesure, notamment les partis d'extrême droite, ont plaidé en faveur de ce qu'ils appellent la "liberté vaccinale". En revanche, le Sénat a opté pour la réintroduction de cette obligation, tout en soulevant des préoccupations éthiques. Crinne Imbert, rapporteure générale, a exprimé des réserves, notant que le taux de vaccination des résidents en Ehpad atteint déjà 83 %, posant la question du consentement aux soins.
Dans un contraste frappant, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a insisté sur les inégalités observées dans le taux de vaccination d'une institution à l'autre. En 2024, la grippe a causé environ 17 000 décès, ce qui a accentué la nécessité de revoir la politique vaccinale pour les soignants, puisque seulement 21 % d'entre eux sont vaccinés, selon les données de la ministre.
Cette mesure controversée retourne désormais à l'Assemblée nationale pour une seconde lecture, où elle continuera sans doute à alimenter le débat public. Plusieurs experts en santé publique ont exprimé leur position positive sur cette réintroduction, soulignant que la vaccination des soignants peut considérablement réduire la transmission du virus au sein des populations vulnérables.
En somme, alors que la vaccination contre la grippe pour les soignants est de nouveau sur la table, il est impératif d’équilibrer obligations sanitaires et droits individuels, un dilemme qui ne manque pas de susciter de vives discussions dans la société française.







