Le 23 novembre, le Sénat a tranché en défaveur de la création du réseau France Santé, initiative phare du Premier ministre Sébastien Lecornu, destinée à améliorer l’accès aux soins dans l’Hexagone. Cette proposition, jugée par certains sénateurs comme une « coquille vide », a été rejetée par une large majorité, soulevant ainsi des inquiétudes sur l'avenir du système de santé français.
Avec un budget prévisionnel de 130 millions d'euros, le projet visait à établir 2 000 maisons France Santé d'ici l'été 2026, puis 5 000 d'ici 2027. À l'origine, les maisons de santé existantes, qu'elles soient gérées par des médecins salariés ou libéraux, devaient bénéficier d'une visibilité et d'un soutien financier de 50 000 euros pour l'embauche de postes supplémentaires, comme des infirmières ou des secrétaires.
Cette initiative était saluée par la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, qui affirmait qu'il s'agissait d’un moyen de « rendre visible » le travail accompli par des professionnels déjà engagés. Cependant, de nombreux élus, comme la sénatrice communiste Céline Brulin, ont critiqué le projet, le qualifiant de simple « gadget » qui détournerait des fonds nécessairement alloués à de véritables infrastructures de santé.
Elle a déclaré : « Quand on est en désert médical, on n’a pas besoin d’un panneau France Santé. » De son côté, Corinne Imbert (LR) a exprimé des craintes sur l'effet « d’aubaine » associé au forfait, s'inquiétant pour les structures qui ne pourraient bénéficier du label et risqueraient de tomber dans l'oubli.
Expert en santé publique, le Dr Paul Dupuis souligne que « la création d’un label ne doit pas être une fin en soi, mais plutôt un guide pour renforcer l’accès aux soins de manière pragmatique ». Alors que les infrastructures de santé continuent de faire face à des défis majeurs, cette décision du Sénat pourrait amener le gouvernement à repenser ses priorités en matière de politique de santé.
Le débat se poursuit, alors que l’Assemblée nationale, qui avait voté en faveur du projet en première lecture, tentera d’examiner les amendements prochainement.







