Le chef des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a récemment introduit une proposition de loi visant à interdire le port du voile pour les filles mineures dans l'espace public. Cette initiative, déposée le 24 novembre, met en avant des préoccupations concernant les droits des enfants ainsi que les principes républicains fondamentaux.
Dans son article unique, Wauquiez affirme qu'« aucun parent ne devrait pouvoir imposer ou autoriser sa fille mineure à porter une tenue destinée à dissimuler sa chevelure ». Il s'appuie sur un rapport récent concernant les Frères Musulmans, qui évoque une « augmentation massive et visible » du nombre de jeunes filles portant le voile.
Il précise que cette mesure vise à protéger les droits des enfants et à préserver l'égalité entre les sexes, des valeurs qu'il juge essentielles au sein de la République française. Cependant, l'examen de cette proposition dans l'Assemblée nationale semble compromise, avec un délai d'attente d'au moins deux mois avant son éventuelle discussion officielle.
Des juristes expriment déjà de sérieux doutes quant à la constitutionnalité de cette initiative. Selon Anne-Charlène Bezzina, spécialiste en droit public, cette interdiction pourrait violer le principe de liberté de religion, car le texte cible spécifiquement le voile islamique. D'autres experts s'interrogent sur la distinction entre les comportements des jeunes filles de différents âges, soulignant que des adolescentes pourraient porter le voile par choix personnel plutôt que par contrainte.
D'autres sources, comme Le Monde, affirment que l'analyse des propositions se heurte également à la loi de 2010 qui stipule des raisons de sécurité pour interdire la dissimulation du visage dans l'espace public. Jean-Philippe Derosier, également juriste, ajoute que cette proposition semble insuffisante pour garantir sa conformité avec la Constitution, intitulant cela comme une approche plutôt habile mais juridiquement fragile.
Face au débat qui s'annonce, la question des valeurs républicaines et de la liberté d'expression religieuse reste au coeur des préoccupations de la société française.







