À Chartres, la question des frais de mandat du maire Jean-Pierre Gorges (LR) fait l'objet de fermes discussions après les révélations de France 3. Gorges dispose d'une enveloppe annuelle de 42 000 euros, répartie en 24 000 euros pour son rôle de maire et 18 000 euros en tant que président de Chartres Métropole. Bien que la législation offre la possibilité d'indemnités non justifiées, l'opposition estime que cette pratique soulève des inquiétudes.
La mairie défend Gorges en soulignant qu'il n'utilise ni voiture de fonction, ni chauffeur, qualifiant cette démarche d'« économie substantielle » pour la municipalité. Cependant, les élus de l'opposition considèrent cette mesure insuffisante pour rassurer les citoyens. Ladislas Vergne, sans étiquette, affirme : « Les citoyens attendent une transparence totale. » À ses yeux, le manque de détails sur les dépenses est préoccupant.
Jean-François Bridet, d'EELV, a tenté d'obtenir des informations via la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) mais n'a pas réussi à obtenir de réponse, soulevant des interrogations sur l'utilisation de ces 42 000 euros. Le maire perçoit déjà 8 000 euros d'indemnités mensuelles, et Bridet souligne qu'une explication sur ces frais supplémentaires s'impose.
Ce débat s'inscrit dans un contexte plus large, où d'autres villes ont également été critiquées pour l'usage de fonds de représentation. À Paris, par exemple, la maire Anne Hidalgo et Jeanne d'Hauteserre ont été épinglées pour des achats personnels à l'aide de leurs budgets de représentation, cependant, elles ont fourni des justificatifs. À Chartres, en revanche, rien de similaire n'a été observé, et le contraste avec le maire d'Orléans, qui utilise à peine 300 euros annuels, est frappant.
Les opinions des citoyens divergent. Aline, une commerçante de 52 ans, défend Gorges en estimant que cet argent est bien utilisé pour représenter la ville. En revanche, Myriam, employée de 34 ans, s'interroge : « Ce n’est pas la somme qui choque, mais l’absence de transparence. »
Enfin, Jean-Pierre Gorges est sous enquête depuis 2021 après que plusieurs élus écologistes et citoyens aient déposé une plainte, l'accusant d'une potentielle prise illégale d'intérêt en participant au vote sur ses propres frais de représentation. La situation reste donc préoccupante et continue de susciter une réflexion sur la transparence en matière de dépenses publiques.







