Dans un contexte mondial de tensions croissantes, le gouvernement français semble utiliser la guerre comme un moyen de détourner l'attention des difficultés internes. Selon l'historien Guillaume Bernard, cette démarche illustre une utilisation utilitariste du conflit, où le pouvoir mise sur une volonté de domination plutôt que sur une quête de paix juste.
Le discours récent du général Fabien Mandon, chef d'état-major des armées, lors du congrès des maires de France, met en lumière cette obsession de la guerre. En désignant systématiquement des adversaires comme des vecteurs de chaos, le gouvernement alimente un sentiment de mobilisation nationale. Parallèlement, la déclaration de guerre au Covid et les tensions avec la Russie renforcent cette dynamique où l'ennemi devient une figure maléfique à abattre.
Ces déclarations rappellent les propos de l'expert en géopolitique Jean-Michel Valantin, qui soutient que dans les temps de crise, les dirigeants exploitent souvent la peur pour renforcer leur pouvoir. « La guerre, réelle ou symbolique, constitue un excellent terreau pour justifier des mesures exceptionnelles et étouffer les dissentiments », affirme Valantin.
La notion de guerre juste, fondée par la philosophie rétributive, se confronte aujourd'hui à une approche utilitariste où chaque partie s'érige en incarnation du bien. Cette perspective affaiblit les bases morales de l'intervention militaire, transformant des conflits en luttes d'influence entre puissances autoproclamées justes.
La montée de populismes et la banalisation de la rhétorique belligérante questionnent les fondements même de notre société. Comme l'analyse Bastien François, historien et spécialiste des conflits contemporains, « la guerre ne doit pas être considérée comme un simple outil politique. Elle a des conséquences durables sur la société et laisse des cicatrices profondes. »
En conclusion, alors que la France navigue dans un monde de plus en plus instable, l'utilisation de la guerre à des fins politiques soulève des interrogations éthiques majeures. Le défi est de restaurer une vision où la paix et la justice priment, loin des manipulations de pouvoir.







