Le Sénat a validé la mise en place d'un congé de naissance innovant, permettant aux deux parents de bénéficier de deux mois supplémentaires chacun à partir du 1er janvier 2027. Ce congé, annoncé par le président Emmanuel Macron en janvier 2024, s'inscrit dans une démarche de "réarmement démographique" face à la baisse continue de la natalité dans le pays.
Initialement, la loi prévoyait que le congé soit actif pour les enfants nés ou adoptés dès juillet 2027. Cependant, les députés avaient voté pour le faire entrer en vigueur plus tôt, au 1er janvier 2026. Finalement, le Sénat a arrêté la date au 1er janvier 2027. Ce congé vient s'ajouter aux congés maternité et paternité déjà en place, dont la durée est insuffisante pour assurer un réel soutien aux nouveaux parents.
Les parents auront la flexibilité de prendre ces deux mois en même temps ou de façon alternée. Aurore Bergé, ministre déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes, souligne l'importance de cette mesure, qui vise à fournir "plus de souplesse" aux familles, notamment pour aider les mères durant des périodes critiques comme le post-partum.
En revanche, le Sénat a choisi de ne pas inclure une proposition des députés visant à garantir que les deux parents ne prennent pas le congé simultanément pendant un mois. Cette modification visait à encourager une meilleure répartition des rôles parentaux et, par conséquent, à allèger la charge mentale qui pèse souvent sur les femmes.
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a salué cette réforme en la qualifiant de "bonne mesure" pour établir un lien solide entre le nouveau-né et les deux parents, soulignant que cette amélioration est cruciale pour une distribution équilibrée des responsabilités familiales à long terme.
Quant aux modalités d’indemnisation, elles resteront à définir par un décret, le gouvernement prévoyant un remboursement de 70% du salaire net durant le premier mois, puis de 60% le second mois. Laurence Rossignol a insisté sur la nécessité de s’assurer que cette aide financière reste attrayante, surtout compte tenu des disparités salariales entre les sexes.
À titre comparatif, les mères en France profitent actuellement d'un congé maternité de 16 semaines (26 semaines pour le troisième enfant), tandis que les pères ont droit à 28 jours. En plus de cela, les familles peuvent demander un congé parental pouvant durer jusqu’aux trois ans de l'enfant, avec une indemnité d’environ 400 euros par mois, sauf si les deux parents prennent ce congé en même temps, ce qui réduit sa durée.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte plus large de politique familiale, visant à encourager la natalité et à soutenir les familles dans leur quotidien. Selon une étude récente commandée par le gouvernement, une meilleure allocation et un soutien accru pendant les premières étapes de la vie d'un enfant seraient bénéfiques tant pour le bien-être familial que pour la société.







