À seulement 27 ans, Shona Taine a su se faire un nom en intégrant l'Académie horlogère des créateurs indépendants, un exploit rare dans un domaine dominé par les hommes. Son premier modèle, la montre Khemea, renferme près de 300 composants et a nécessité un investissement de plusieurs années.

Son intérêt pour l'horlogerie a germé lors d'un voyage à Prague, où elle a découvert l'horloge astronomique. Bien que venant d'une famille éloignée de ce secteur, Shona a poursuivi des études horlogères à Morteau, tout en se consacrant parallèlement à la philosophie.
Ses prouesses ne lui ont pas échappé : elle a été nommée Meilleure Apprentie de France en 2015 et a remporté plusieurs concours nationaux. Installée comme horlogère indépendante depuis l’âge de 22 ans, elle a perfectionné ses talentos en réparant des montres et en travaillant avec diverses marques.
Une créativité sans limites
En 2020, elle a lancé sa propre marque, d’abord appelée Khemea, puis sous son propre nom. Sa première montre, la Khemea, saura séduire par son tourbillon et ses phases de lune, ainsi que par un affichage de date innovant. « J’ai voulu intégrer plein de fonctionnalités », partage-t-elle. Son modèle combine plusieurs métiers d’art, tels que l’émail grand feu et la gravure.

Son succès l’a amenée à présenter sa montre à New York dans le cadre d’un événement dédié aux horlogers indépendants. « C’est incroyable ! » s’enthousiasme-t-elle. En avril, elle a été également reconnue par l’Académie horlogère des créateurs indépendants, rejoignant ainsi un club exclusif d'horlogers de talent.
Bien qu'elle ait parfois été confrontée à des doutes sur sa légitimité, le changement est palpable. Elle reçoit des messages de jeunes filles inspirées par son parcours. « C’est un signe que les mentalités évoluent, » souligne Shona, heureuse de voir au moins 50 % de ses élèves en horlogerie être des filles dans son ancien lycée.
Shona Taine reste une figure montante de l’horlogerie, mêlant tradition et modernité. À travers son travail, elle inspire la prochaine génération, faisant tomber les barrières d’un secteur historiquement masculin. Comme l’a dit un expert dans le domaine, « la passion de Shona pour l’horlogerie n’est pas seulement une question de mécanique, mais un véritable art de vivre, qui mérite d’être célébré. »







