Face à un projet de budget de la Sécurité sociale jugé menaçant, les syndicats représentants des médecins libéraux estiment avoir touché un point de non-retour. Ils n'hésitent pas à qualifier cette initiative comme une « attaque sans précédent depuis 1945 », mettant en danger la médecine libérale en France.
Les sept syndicats, dont MG France, CSMF et Avenir Spé, encouragent les praticiens à se préparer à un mouvement de grève qui débutera le 5 janvier. Cette mobilisation a déjà pris de l'ampleur avec des actions de protestation organisées dans plusieurs régions, comme le sud-est, où une grève était prévue le 3 décembre.
Les médecins sont invités à reporter tous les rendez-vous fixés après le 5 janvier et à soutenir les initiatives de protestation lancées par diverses organisations. Les syndicats soulignent un point crucial : l'article 24 du projet de loi pourrait permettre à l'Assurance maladie de réviser unilatéralement les tarifs de certains secteurs de la santé, comme la dialyse et la radiothérapie, sans souci de concertation.
En outre, l'article 26 prévoit l'instauration de surcotisations sur les honoraires des médecins, aggravant un climat déjà tendu. Les syndicats ont demandé explicitement aux médecins de ne pas signer les contrats d'engagements France Santé, une mesure qui vise à assurer un accès rapide aux soins, jugée insuffisante.
Une mobilisation qui fait écho à des préoccupations croissantes
La communauté médicale manifeste ainsi son mécontentement face à ce qui semble être un tournant dans la gestion de la santé en France. Les organisations, unies dans ce combat, prévoient une grande manifestation nationale le 7 janvier à Paris. Cette initiative se heurte au mouvement de grève déjà prévu par les chirurgiens qui se déroulera entre le 5 et le 19 janvier. Ils sont même appelés à se rendre à Bruxelles pour éviter les réquisitions par les autorités françaises.
Les médecins, à travers ces actions coordonnées, tentent d'expliquer leur inquiétude face à la façon dont ces mesures budgétaires pourraient transformer le paysage de la santé en France. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que le système de santé est mis en péril », a mis en garde un porte-parole de MG France.
Cette mobilisation reflète des préoccupations plus larges au sein du corps médical, qui estime que le respect de la négociation conventionnelle est fondamental pour la pérennité de la médecine libérale. Pour de nombreuses voix, il est impératif de travailler ensemble pour sauvegarder un système de santé qui ait pour objectif primordial le bien-être des patients tout en respectant les droits des praticiens.







