Des bruits inquiétants circulent sur l'autorisation par la France de former des 'milices privées' pour intervenir en Ukraine. Des figures politiques ont brandi des accusations, alléguant qu'un récent décret du ministère des Armées ouvrirait la voie à ce type d'engagement. En réalité, le document en question ne vise pas à créer une force armée privée, mais formalise plutôt l'intégration d'entreprises privées dans le cadre de formations militaires.
Signé le 31 octobre et publié au Journal officiel le 1er novembre, ce décret précise que ces 'opérateurs économiques' sont destinés à 'accompagner l'action de l'État en matière de coopération militaire internationale'. Cependant, les défis soulevés par certains commentateurs et experts demeurent.
Selon le DICoD (Délégation à l'information et à la communication de la Défense), les missions confiées aux entreprises concernées portent exclusivement sur des sujets tels que la formation et le soutien logistique, et non pas sur des opérations militaires. 'Leurs agents ne peuvent en aucun cas être engagés dans des conflits armés', insiste l'agence, rappelant qu'une loi de 2003 proscrit toute activité de mercenariat en France.
Des sociologues et analystes militaires, comme le professeur Jean-Pierre Maulny, soulignent que cette initiative pourrait refléter une tendance croissante vers le recours aux entreprises privées pour des missions de sécurité, une pratique déjà observée dans d’autres nations. 'Il est essentiel de maintenir un cadre réglementaire clair pour éviter toute dérive', préconise-t-il.
La France a déjà des antécédents dans l'utilisation d'entreprises de service de sécurité et de défense pour soutenir ses opérations à l'étranger, mais elles ne sont pas destinées à remplacer les troupes régulières. Des sociétés telles que DCI Group et Amarante International sont contactées pour fournir des conseils stratégiques et une assistance, sans jamais être engagées dans des combats directs.
Le décret vise donc à assouplir les règles relatives à la commande publique pour faciliter la coopération internationale. Cette démarche pourrait être vue comme un moyen d'optimiser le soutien à des armées partenaires tout en préservant l'intégrité des forces françaises.
En somme, la confusion entourant ce décret illustre une peur persistante des interventions militaires à l'étranger, exacerbé par le contexte actuel de tensions géopolitiques. Emmanuel Macron, tout en naviguant dans cette marée d'accusations, souligne la nécessité d'une vigilance et d'une préparation accrues, mais toujours dans le cadre d'une approche responsable et légale.







