Dans un contexte de tensions fiscales, la gauche, à travers le sénateur Patrick Kanner, a dévoilé une proposition audacieuse : un emprunt obligatoire destiné aux contribuables les plus riches. Cette initiative vise à remplacer la controversée taxe Zucman, que le camp Macron refuse d'adopter.
Cette idée, intégrée au Projet de Loi de Finances en discussion, stipule que les foyers ayant un revenu imposable supérieur à un million d'euros ou un patrimoine dépassant dix millions d'euros devraient prêter une somme à l'État, remboursable sans intérêts dans un délai de trois à cinq ans. Kanner estime que cette mesure toucherait environ 20 000 contribuables, soulignant ainsi la nécessité d'une contribution des plus aisés à la solidarité nationale.
Coordonnée avec le leader socialiste Olivier Faure, cette opération vise à rendre le Projet de Loi de Finances plus acceptable pour la gauche, dans l'optique de réunir une majorité à l'Assemblée avant la fin de l'année. Un enjeu crucial pour éviter une loi spéciale et de nouvelles négociations budgétaires en 2026, alors que les élections municipales approchent.
Cependant, l'initiative a suscité de vives critiques parmi les macronistes. Roland Lescure, ministre de l'Économie, et Prisca Thévenot, porte-parole du groupe Ensemble, ont qualifié cette proposition de "spoliation organisée". Selon eux, la priorité devrait être à la réduction des dépenses plutôt qu'à l'augmentation des taxes. Pour eux, toucher aux grandes fortunes demeure un sujet délicat, et il sera complexe de trouver une majorité à l'Assemblée.
Malgré ses similitudes avec un emprunt imposé par l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy en 1983, l'idée de Kanner est perçue comme le dernier recours pour convaincre les hésitants. Sébastien Lecornu, initialement favorable, a rapidement pris du recul. La semaine a révélé un écart évident entre les positions des deux camps, rendant un accord d'autant plus incertain.
Pour approfondir ce sujet, il est intéressant de se référer aux analyses de Le Monde et Libération, qui ont souligné les implications économiques et sociales d'une telle mesure, ainsi que la nécessité d'un débat ouvert sur la fiscalité des grandes fortunes.







