Au cœur de la Seine-Maritime, le château de Bois-Guilbert abrite un trésor automobile : la Pégase, un modèle unique créé par Étienne Hurtrel d’Arboval en 1925. Le sculpteur Jean-Marc de Pas, descendant de l'inventeur, envisage de transformer ce lieu historique en musée. L'initiative a récemment connu un nouvel élan grâce au soutien de la Fondation du patrimoine et à une souscription pour restaurer cette voiture emblématique.
Ce samedi 9 décembre, un événement marquant s’est tenu dans le jardin des sculptures de Bois-Guilbert. Philippe Hombert, passionné d’automobiles et collectionneur, a récupéré plusieurs véhicules vintage, dont une Derby de 1927, dans le cadre d’une relance du projet muséal. « Cette exhumation fait partie de l’ambition d’ouvrir un musée dédié à Étienne Hurtrel d’Arboval, dont la Pégase célèbre cette année son centenaire d’immatriculation », a déclaré Jean-Marc de Pas.
Ce projet, qui remonte aux années 1990, avait été lancé avec Éric Lepicard, un expert en automobiles. Ensemble, ils avaient planifié d’ouvrir un musée dans l'ancienne scierie du château. Cependant, divers obstacles, dont le décès d’Éric en 2021, avaient retardé la réalisation des ambitions muséales. Aujourd’hui, la situation évolue grâce à la générosité des héritières d’Éric, qui ont accepté de céder les véhicules à des passionnés, avec l'objectif de remettre au moins l’un des modèles sur la route d’ici 2028, en collaboration avec le lycée professionnel Émulation Dieppoise.
Le musée projeté honorerait l’héritage novateur d’Étienne Hurtrel d’Arboval, pionnier dans l’aviation et l’automobile. « Avec mon frère Bruno, il a développé un planeur, avant de se concentrer sur la création de motoculteurs et, plus tard, de la Pégase, un modèle audacieux et léger », souligne Jean-Marc de Pas. La Pégase se distingue par ses phares tournants, ses suspensions modernes et son design inspiré de l'aviation, ce qui en fait un véritable précurseur de l'automobile moderne.
Etienne avait construit quatre prototypes, mais seul un exemplaire subsiste, caché pendant des années et utilisé comme jouet par les enfants. Jean-Marc de Pas, qui a hérité de ce modèle en 1977, a toujours rêvé de le restaurer. « Nous avons réussi à redémarrer le moteur avec des amis, mais ensuite, il est resté sans bouger. Je souhaitais vraiment le voir restauré et intégré dans notre patrimoine local », a-t-il commenté. La restauration, d'un coût estimé à 30 000 euros, est en bonne voie grâce à l'aide de la Fondation du patrimoine, qui a recommandé le déménagement du véhicule chez un garagiste spécialisé pour une remise en état en 2026.
Les passionnés d'automobiles et d'histoire locale ne peuvent que s'enthousiasmer devant la renaissance de la Pégase et le potentiel d'un musée qui honorera un passé riche et dynamique dans le monde de l'automobile en France.
