La préfecture de la Seine-Maritime a récemment renforcé son action en prononçant plusieurs fermetures administratives d’établissements, principalement en raison de la vente d'alcool à des mineurs et à des personnes en état d'ivresse manifeste. Ces mesures ont été prises suite à des signalements de riverains, témoignant ainsi d'une volonté d'assainir la situation.
Bien que la loi interdise à tout établissement titulaire d'une licence IV de vendre de l'alcool aux jeunes de moins de 18 ans, la réalité est souvent différente. Un adolescent de 15 ans, rencontré dans le centre-ville de Rouen, a affirmé : “À chaque fois que je vais dans un bar, ils me servent tout ce que je veux en alcool. Absolument tout le temps.” Cette situation préoccupante soulève des questions sur l’application effective de la réglementation.
Il est courant que des jeunes utilisent des fausses cartes d'identité, qu'ils obtiennent facilement via des réseaux sociaux, pour contourner cette interdiction. “Si quelqu'un a quinze ans, il change juste la date de naissance sur sa carte,” explique Ethan, un adolescent de 16 ans. Cette pratique est largement répandue et met en avant la vulnérabilité de la réglementation actuelle.
Toutefois, certains gérants d'établissements prennent cette responsabilité très au sérieux. C’est le cas d’Ingrid, la patronne du Café de l'Échiquier, qui s'efforce de respecter la loi: “Quand ils sont mineurs et qu'ils demandent de l'alcool et qu'on leur demande la carte d'identité, on ne sert pas. On fait très attention, parce qu'on n’a pas envie de fermer,” précise-t-elle. Sa vigilance souligne l'importance d'une gestion responsable dans les lieux de consommation.
Cette tendance est corroborée par les propos de Zoheir Bouaouiche, le secrétaire général de la préfecture, qui insiste sur l’obligation de formation pour les débitants de boissons : “Chaque établissement doit s'assurer que ceux qui commandent de l’alcool sont bien majeurs,” rappelle-t-il. Selon les chiffres publiés, 31 établissements ont fait l'objet d'une fermeture administrative en 2023 pour les mêmes raisons, un chiffre qui reste constant par rapport aux années précédentes.
Ces fermetures, tout comme celles récemment décidées pour cinq établissements rouennais, interviennent généralement après des contrôles réguliers, souvent initiés par des plaintes de la population environnante. Alors que le Café de Rouen et la Buvette by le Café de Rouen restent fermés jusqu’au 26 décembre, le So Club est sanctionné pour une durée de deux mois.
Les autorités notent que la fermeture n'est effective qu'après une procédure permettant aux établissements de se défendre, rendant ainsi fortuit le timing des sanctions qui coïncide avec la période des fêtes. L’objectif reste donc clair : protéger les jeunes et préserver la qualité de vie dans les quartiers de Rouen.







