Ce samedi, une vingtaine d'agriculteurs des départements de l'Isère et de la Drôme ont pris position sur un rond-point stratégique à Chanas, reliant l'A7, la RN 7 et la route Annonay-Grenoble. Bien qu'ils n’aient pas bloqué la circulation, leur objectif était clair : attirer l'attention sur la situation critique de leurs exploitations.
Ces agriculteurs, non syndiqués, expriment des préoccupations désespérées concernant leur trésorerie, qu'ils qualifient de « catastrophique ». Ils demandent des aides financières essentielles pour éviter de devoir vendre leurs produits à perte. Comme l'expliquent plusieurs d'entre eux, « notre survie est en jeu, et il est inacceptable de continuer à encourager des prix qui ne couvrent même pas nos frais ».
Pendant l’après-midi, ils sillonneront les zones d'activité de Chanas et Salaise dans le but de dialoguer avec les grandes surfaces et les consommateurs. « Nous souhaitons faire de la pédagogie et sensibiliser la population à nos métiers et aux défis que nous rencontrons », affirment-ils. Ces actions s'inscrivent dans une démarche plus large, à l'instar de celles récemment observées en France, où de nombreux exploitants ont manifesté leur désarroi face à des politiques agricoles jugées insuffisantes.
Les spécialistes du secteur, comme Jean-François Boucher, économiste à l'Institut national de la recherche agronomique, soulignent l'urgente nécessité d'une réforme. « Les agriculteurs subissent des pressions intenses, et le risque de voir disparaître des exploitations est réel si aucune mesure n'est prise rapidement », avertit-il. Cette mobilisation à Chanas s’inscrit dans un contexte national où l'agriculture française fait face à des défis grandissants.







