Le tribunal pour enfants de Toulouse a prononcé, le 19 décembre dernier, des peines de prison à l'encontre de huit mineurs impliqués dans un réseau de proxénétisme visant des adolescentes. Ce jugement fait suite à une enquête qui a révélé des pratiques choquantes concernant des jeunes filles placées sous la protection de l'Aide sociale à l'enfance (ASE).
Ce dossier s'est intensifié après une première condamnation, le 10 octobre, où treize adultes avaient déjà été reconnus coupables d'avoir exploité ces adolescentes à Toulouse, mais aussi à Paris, en Suisse et en Belgique. Olivier Habchi Hamadouche, 29 ans, considéré comme le cerveau du réseau, purge déjà une peine de 14 ans de prison pour sa direction criminelle. Son incarcération ne l'a cependant pas arrêté dans ses activités illégales.
Avec des peines variant de cinq ans de prison à 18 mois avec sursis, les jeunes prévenus ont été jugés dans des débats tenus à huis clos. Parmi eux, une adolescente a joué un rôle significatif en orchestrant le transport des fonds entre les membres du réseau criminel.
La relaxe de l’initiatrice de l’affaire
La jeune femme à l'origine de l'enquête, à la fois victime et poursuivie pour proxénétisme, a été relaxée. Son signalement aux autorités a permis de déclencher une investigation essentielle par la gendarmerie de Toulouse, qui a conduit à l’arrestation de plusieurs suspects. Lors des délibérations, le tribunal a jugé qu'elle n'était pas en mesure de discernement total en raison de son âge et des violences subies.
« Cette décision apporte un immense soulagement pour ma cliente », a déclaré son avocat, Guillaume Léguevaques, à l'AFP. Il a souligné que cette reconnaissance en tant que partie civile est un pas crucial vers sa reconstruction. Cependant, le chemin sera long pour guérir des traumas vécus.
Cette affaire dévoile des réalités alarmantes sur l’exploitation des adolescents en France, et soulève des questions urgentes sur la vulnérabilité des jeunes en milieu d’ASE, un sujet qui nécessite une approche plus rigoureuse et des protections renforcées. Des experts pointent du doigt la nécessité d’une meilleure prévention et d’un soutien accru pour les jeunes dans le besoin. Comme l’a affirmé un spécialiste des droits de l’enfant, cette situation est un cri d’alarme pour notre société, exigeant une réaction immédiate et significative.







