Dans le camp de réfugiés d'Aïda, près de Bethléem, un terrain de football attire des jeunes joueurs, malgré la proximité du mur de séparation entre la Cisjordanie et Israël. Cet espace vert, où plus de 500 enfants s'entraînent, est menacé par un ordre de démolition émis par l'armée israélienne.
Abdallah al-Ansourour, un jeune footballeur de 18 ans, évoque la façon dont ce terrain lui a permis de développer ses compétences pour intégrer l'équipe nationale palestinienne. Hélas, en décembre dernier, des enfants jouant sur le terrain ont découvert une lettre de l'armée israélienne. Mouhannad Abou Srour, directeur sportif local, raconte son choc face à cette décision, qui, selon lui, priverait les jeunes de leurs rêves.
"Ce terrain est essentiel, c'est le seul espace ouvert dont nous disposons. S'il disparaît, les enfants n'auront plus de lieu pour jouer", souligne M. Abou Srour. Des responsables municipaux affirment que le terrain, loué légalement à l'Église arménienne, a été géré par le comité populaire du camp. Pourtant, l'armée israélienne insiste sur le caractère illégal de cette construction, justifiant son intervention au nom de la sécurité.
Les camps de réfugiés comme Aïda, qui ont vu le jour suite à la création de l'État d'Israël en 1948, sont souvent surpeuplés, avec à peine quelques mètres carrés pour chaque habitant. M. al-Azzeh, président du comité populaire, souligne que plus de 7000 personnes vivent dans des conditions précaires, et que ce terrain représente un véritable soupir d'air frais.
"Aller à un match à l'étranger est plus facile que de se déplacer d'une ville à l'autre en Cisjordanie", déplore M. Abou Srour, mettant en lumière la complexité des déplacements dans la région. Des restrictions supplémentaires ont été mises en place suite à l'escalade de violence récente, rendant le trajet d'une équipe de Ramallah vers Aïda particulièrement difficile, prenant parfois jusqu'à six heures.
Dans ce contexte, l'entraîneur Mahmoud Jandia exprime son espoir que le terrain soit préservé : "Si ce terrain est démoli, nous détruisons les rêves de toute une génération d'enfants." Les témoignages des entraîneurs et des jeunes joueurs soulignent combien ce lieu est précieux, non seulement pour le sport, mais aussi pour l'espoir et la résistance face à l'adversité.
Comme le note France 24, la situation à Aïda met en lumière les défis quotidiens rencontrés par les Palestiniens dans un contexte d'occupation et d'instabilité. La survie de ce terrain de football transcende le simple jeu : elle incarne les aspirations d'une jeunesse et le désir de paix dans une région troublée.







