Dans une tournure tragique des événements, 28 personnes, comprenant des femmes et des enfants, ont été enlevées le 21 décembre alors qu'elles se dirigeaient vers une célébration de Maouloud, la fête musulmane marquant la naissance du prophète Mahomet. L’incident s’est déroulé près du village de Zak, situé dans l'État du Plateau, une région qui peine à faire face à la violence croissante des groupes armés.
Selon un rapport de sécurité présenté aux Nations Unies et révélé par l'AFP, le groupe a été « intercepté » alors qu'il se déplaçait en véhicule vers le rassemblement. Bien que la police de l'État du Plateau n'ait pas commenté immédiatement l'incident, une enquête a été ouverte pour tenter d'identifier les responsables.
Ce kidnapping survient alors que le pays est encore en proie aux conséquences d'enlèvements de grande envergure. En effet, le même jour, 130 élèves, derniers d'un groupe de 250 enlevés dans une école catholique dans le nord du Nigeria, ont été libérés. Cette libération a suscité de l'espoir, mais également mis en lumière la persistance de la menace que représentent les enlèvements pour les civils.
Le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique avec environ 230 millions d'habitants, connaît une montée des violences, alimentée à la fois par les jihadistes du nord-est et les gangs criminels du nord-ouest. L'ONU a tiré la sonnette d'alarme sur une recrudescence des enlèvements, qui ciblent souvent des enfants dans des établissements scolaires, des églises et, dans ce dernier cas, des rassemblements religieux. Selon l'analyste de sécurité et auteur, Christopher Okojie, « les groupes criminels ont évolué pour transformer les enlèvements en une entreprise structurée, ce qui est alarmant pour la sécurité nationale ».
L'opinion publique n'est pas en reste ; beaucoup s'interrogent sur l'incapacité des forces de sécurité à protéger les civils en dépit des ressources considérables investies. Un résident de Zak, qui a préféré rester anonyme, confie : « Nous avons peur de sortir. Chaque jour, nous entendons des histoires d'enlèvements. Quelles sont les garanties que nous avons ? »
La communauté internationale, de son côté, continue de suivre avec attention la situation au Nigeria, prenant note des comportements violents qui s'intensifient. Les États-Unis, par l’intermédiaire de leur ancien président Donald Trump, avaient évoqué une « persécution ciblée des chrétiens ». Néanmoins, le gouvernement nigérian a toujours réfuté ces affirmations, insistant sur le fait que les violences ne sont pas strictement religieuses, mais liées à des conflits économiques et sociaux plus larges.
Les témoignages de ceux qui ont été victimes de ces violences soulignent non seulement l'urgence d'une réponse efficace, mais aussi le besoin de solidarité et de soutien international pour surmonter cette crise humanitaire. Avec la menace croissante des enlèvements, le spectre d'un avenir incertain continue de hanter la population nigériane.







