Sébastien Lecornu, Premier ministre français, a exhorté les députés et les sénateurs à intensifier leur dialogue, alors qu'ils s'apprêtent à se rassembler pour discuter du budget de l'État. Lors de son intervention au Sénat, il a souligné une "désynchronisation très inquiétante" entre les deux chambres, ajoutant qu'un véritable dialogue est essentiel pour parvenir à un accord avant le 31 décembre.
« Pour avancer, il est crucial que nous ayons plus de clarté dans nos discussions », a-t-il déclaré, notant qu'à l'approche de la commission mixte paritaire (CMP) prévue pour vendredi, le temps presse. Le Premier ministre a également mentionné qu'il avait déjà suggéré la tenue d'une CMP préparatoire, mais celle-ci n'a pas eu lieu, ce qui complique encore plus la situation. Par conséquent, il a renoncé à faire usage de l'article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d'adopter le texte sans vote.
Dans un contexte où l'inquiétude économique grandit, Lecornu a pointing du doigt la responsabilité des parlementaires pour éviter tout désordre, afin de garantir le bon fonctionnement des services publics. Les élections municipales de mars à venir accentuent cette pression.
Lors d'un Conseil des ministres, il a exhorté son équipe à "se plier en six" pour trouver des moyens de rapprocher les points de vue des députés et des sénateurs dont les positions semblent très éloignées. Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement, a précisé que le gouvernement n'avait pas envisagé l'option d'une "loi spéciale" pour permettre à l'État de continuer à fonctionner sans un budget voté.
Elle a également mis en garde le Sénat : "Le Sénat ne peut ignorer l'existence de l'Assemblée nationale", en référence à la majorité de droite qui montre peu de volonté de concessions envers le Parti socialiste. Elle a souligné que, sans une approche réaliste, la fiscalité ne devrait pas être placée en première position comme solution à la réduction du déficit.
Lecornu et son équipe visent un déficit de moins de 5% du PIB, tandis que le Sénat a adopté un déficit projeté de 5,3%, jugé "inacceptable" par le gouvernement. Comme l’a conclu Maud Bregeon, il reste à peine 48 heures pour que les discussions avancent dans une direction positive avant la CMP.







