Ariane 6 a pris son envol mercredi dernier depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française, avec à son bord deux satellites du programme Galileo. Ce lancement, le quatrième pour la fusée lourde européenne, marque une étape cruciale dans la reconquête de l'accès à l'espace, selon un rapport de l'AFP.
Dès 02H01 locales (05H01 GMT), la fusée a décollé sous un ciel clément, malgré les caprices saisonniers de la pluie en Amérique du Sud. Les observateurs ont pu apprécier la puissance de la fusée avant qu'elle ne se perde dans les nuages tropicaux quelques instants plus tard.
Les deux satellites destinés à rejoindre la constellation Galileo, qui vise à offrir une géolocalisation fiable et indépendante, devraient atteindre leur orbite moyenne (MEO) à environ 22 900 km d'altitude d'ici 03H55 après le lancement. Avec cette mission, le nombre total de satellites de la constellation Galileo s'élève à 34, consolidant ainsi l’infrastructure de navigation par satellite de l’Union Européenne, qui se veut l'équivalent du GPS américain.
À l'aide d'une double fréquence, Galileo promet une précision de positionnement pouvant descendre jusqu'à un mètre, ce qui est essentiel pour des milliards d'utilisateurs dans le monde entier. Ce système représente l'une des plus grandes initiatives d'infrastructure en Europe, visant à assurer l'autonomie et la souveraineté de l'UE.
Précédemment, la majorité des satellites Galileo avaient été lancés via Ariane 5 et des véhicules russes Soyouz. Cependant, les tensions géopolitiques, en particulier après l'invasion de l'Ukraine, ont exacerbé la vulnérabilité de l'Europe en matière d'accès spatial, laissant à la région une dépendance envers des partenaires extérieurs. En réponse à cette problématique, l'Agence spatiale européenne a conclu des contrats avec SpaceX, permettant le lancement de deux autres satellites Galileo depuis le Kennedy Space Center en septembre 2024, afin de ne pas retarder leur déploiement crucial.
Ce succès d'Ariane 6 illustre non seulement la résilience de l'Europe face aux défis contemporains, mais également son engagement à bâtir un avenir d'indépendance dans l'exploration spatiale.







