La récente annonce de la hausse des droits de douane sur les produits laitiers importés par la Chine a plongé la filière laitière française dans l'inquiétude. Les nouvelles taxes, qui augmentent de 21 à 42 %, menacent la rentabilité et l'avenir des producteurs français qui dépendent fortement de l'exportation.
Benoît Gavelle, un éleveur de l'Eure, exprime ses craintes face à la situation. Actuellement, il gère un troupeau de 130 vaches et produit entre 3 500 et 4 000 litres de lait par jour pour un grand groupe laitier, qui exporte vers des marchés étrangers. Toutefois, avec un prix du lait avoisinant les 440 euros pour 1 000 litres, il redoute une chute qui pourrait le plonger sous le coût de production. “Si les prix baissent encore, notre rémunération sera immédiatement impactée, et cela est catastrophique pour notre avenir,” déclare-t-il.
Des exportations menacées par les droits de douane chinois
Les nouvelles taxes touchent divers produits laitiers, notamment la crème, les fromages frais et certains types de lait, parmi lesquels le bleu. Avec des exportations vers la Chine prévues à 370 millions d’euros pour 2024, les professionnels de la filière craignent une chute significative des ventes. François-Xavier Huard, le PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière, alerte sur l'impact de ces taxes. “Pour un produit vendu 100 euros, l’ajout de 15 euros de droits de douane fait déjà grimper le prix. Avec ces nouvelles hausses, le prix final pourrait atteindre 150 euros, rendant nos produits inaccessibles pour le consommateur chinois,” souligne-t-il.
Actuellement, ces droits de douane sont considérés comme temporaires, mais les discussions entre l’Union Européenne et la Chine se poursuivent. Si aucun accord n'est trouvé, ces taxes pourraient devenir permanentes d'ici la fin de février, ce qui aurait des conséquences dramatiques pour le secteur laitier français. Selon une étude menée par le Reuters, cette situation pourrait également avoir des répercussions sur l'ensemble du marché industriel européen, exacerbant une crise déjà fragile.







