Séoul (AFP) – La tension monte en Asie alors que la Corée du Nord a récemment procédé à deux essais de missiles de croisière de longue portée au-dessus de la mer Jaune, une avancée significative dans le contexte de l'escalade des tensions militaires dans la péninsule coréenne.
Lors de cet exercice, réalisé dimanche, le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé les opérations, appelant à un développement "illimité et soutenu" des capacités nucléaires de son pays, selon l'agence de presse officielle KCNA.
Les missiles, lancés depuis la région de Sunan, près de Pyongyang, auraient volé pendant plus de deux heures avant d'atteindre leurs cibles. Ces essais sont le premier test de ce type depuis début novembre.
Kim Jong Un a déclaré que son gouvernement est déterminé à allouer des efforts continus au renforcement des forces de combat atomiques de l'État, comme l'affirme KCNA. Ce désir de militarisation s'aligne avec des observations antérieures d'experts, qui notent que la Corée du Nord cherche à répondre fermement aux mouvements militaires des États-Unis et de la Corée du Sud.
Réactions aux manœuvres militaires américaines
Le dernier essai de missiles intervient dans un climat de tensions exacerbées, notamment après le déploiement du sous-marin à propulsion nucléaire USS Greenville en Corée du Sud, un acte qui a provoqué une forte réaction de Pyongyang. Le ministère de la Défense nord-coréen a exprimé son mécontentement face à ces manœuvres, considérant qu'elles menacent la stabilité régionale.
Les missiles testés, capables d'atteindre une portée d'environ 2 000 kilomètres, pourraient toucher non seulement l'ensemble de la péninsule coréenne mais également les bases américaines situées au Japon. Selon Yang Moo-jin, ancien président de l'Université des études nord-coréennes, ces essais s'inscrivent dans une logique de défi face aux États-Unis.
Une montée des capacités militaires
La Corée du Nord ne cache pas son intention de développer sa capacité de frappe. Récemment, lors d'une visite dans une usine de munitions, Kim a intensifié les demandes d'augmentation de la production de missiles pour 2026 afin de répondre aux « besoins prévisionnels » de son armée. Plusieurs experts estiment que ces récents essais visent à renforcer la précision des frappes, mais aussi à tester des armements en vue d'un éventuel échange commercial avec des alliés comme la Russie, qui, en retour, fournirait des assistance militaire et énergétique.
Les sanctions des Nations Unies via divers résolutions interdisent à Pyongyang de développer des missiles balistiques. Malgré cela, la Corée du Nord maintient un arsenal considérable d'ogives nucléaires, qu'elle considère comme nécessaires pour se défendre contre ce qu’elle perçoit comme une menace croissante des États-Unis et de ses alliés. Depuis l'échec des négociations de 2019 entre Kim et Trump, le pays s'est positionné comme une puissance nucléaire "irréversible", consolidant ainsi sa stature sur la scène internationale.
Les récents événements illustrent clairement que la Corée du Nord est déterminée à poursuivre sa stratégie militariste, rendant le dialogue diplomatique de plus en plus difficile. Comme l'affirme le quotidien français Le Monde, les tensions entre Pyongyang et Washington ne sont pas prêtes de s'apaiser, et la situation pourrait continuer à se détériorer dans les mois à venir.







