Dans la nuit du 30 décembre, le port d'Al-Mukalla au Yémen a été la cible d'une frappe aérienne menée par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite, visant des cargaisons d'armements en provenance des Émirats arabes unis. Cette action a suscité de vives interrogations sur le contexte d'un soutien présumé aux forces séparatistes du Conseil de Transition du Sud (STC).
D’après des témoignages et des sources ouvertes, plusieurs images montrant la destruction de véhicules militaires émiratis circulent sur les réseaux sociaux. Ces véhicules, principalement des modèles « Spartan » et « Cougar » de la compagnie Streit Group, indiquent la nature hautement militarisée des envois émiratis. L'utilisation de véhicules de combat par le STC dans leurs récentes offensives contre le gouvernement yéménite soulève des préoccupations sur la légitimité de cette aide.
Bien que l'agence saoudienne SPA affirme que le bombardement n'aurait causé aucune victime, des vidéos postées par l'AFP montrent des pompiers tentant d'éteindre les flammes ravageant le port. L'intensité des explosions et les images de véhicules incendiés laissent penser que l'impact de l'attaque pourrait être beaucoup plus sévère.
La coalition a affirmé que cette frappe visait des « armes et des véhicules de combat déchargés de deux navires » partis du port de Fujairah, aux Émirats. Toutefois, des chercheurs ont minutieusement traqué les déplacements d’un navire ^(1) identifié, le « Greenland », qui avait bien fait escale à Fujairah avant de se diriger vers Al-Mukalla. Sa dernière position connue avant l'attaque correspondait précisément à celle de cette opération militaire.
Jean-François Dubois, analyste en relations internationales, note que « ces envois d’armes illustrent l’ambiguïté de la position émiratie, désormais critiquée par ses alliés. » L’expert ajoute que « le soutien actif aux séparatistes pourrait reconfigurer le paysage politique de la région et intensifier les luttes de pouvoir. » De plus, une vidéo postée récemment montre des groupes armés liés au STC utilisant des véhicules similaires à ceux visés par la frappe aérienne.
En riposte à ces événements, le gouvernement yéménite a demandée la cessation immédiate de la présence militaire émiratie sur son sol, mettant à jour des tensions entre Riyad et Abou Dhabi, autrefois alliés. Cette situation pourrait avoir des répercussions non seulement sur la stabilité du Yémen, mais également sur l'équilibre de pouvoir dans la région du Golfe, fragile depuis de nombreuses années.
*Source : France 24, AFP, et analystes spécialisés.







