La droite drouaise vit un moment décisif. Alors que les municipales de mars 2026 approchent, Les Républicains ont récemment décidé de ne pas donner leur investiture au maire sortant, Pierre-Frédéric Billet, qui est membre du parti depuis trois décennies. Cette décision fait écho aux changements importants dans le paysage politique local.
Le 10 décembre, dans une communication aux adhérents, Les Républicains ont annoncé leur choix de ne pas soutenir Billet, une annonce surprenante pour une ville aussi significative que Dreux. En comparaison, à Chartres, le maire Jean-Pierre Gorges a obtenu l'investiture après avoir rejoint le parti récemment. La situation est donc d'autant plus marquante.
Pour Dreux, la Commission Nationale d'Investiture (CNI) a décidé de confier la coordination des efforts à Christophe Le Dorven, président du conseil départemental d’Eure-et-Loir. Bien qu'il ne soit pas désigné comme tête de liste, Le Dorven soutiendra une candidature menée par Abdel-Kader Guerza, ancien sous-préfet, qui a opté pour une approche sans étiquette, prônant un rassemblement au-delà des partis.
Un désaccord profond et historique
Pour Billet, la rupture vient d'un désaccord idéologique avec l'évolution de son parti. Dans un communiqué, il a expliqué : "J'ai intégré le RPR de Jacques Chirac car j'adhérais à ses valeurs, notamment celles d'une droite humaniste", ajoutant qu'il est en désaccord avec le rapprochement de LR avec l'extrême droite. Il cite la mémoire douloureuse de 1983, lorsque le RPR s'était allié avec le Front National, comme une tache indélébile.
Cette décision s'inscrit dans un contexte national où les liens entre la droite républicaine et l'extrême droite sont régulièrement mis en question. Selon des experts politiques, comme le professeur Marc Elias, cette séparation pourrait redéfinir la dynamique politique à Dreux, en laissant place à d'autres acteurs politiques qui aspirent à un rassemblement plus large.
Dans cette optique, les Républicains cherchent à marquer leur présence à Dreux tout en s'éloignant de Billet, craignant que son image n'influence négativement les chances du parti. Comme l'indique une source au sein de la direction nationale, "la décision a été mûrement réfléchie, validée à l'unanimité, visant à préserver l'image du parti à l'approche des élections".
Alors que la bataille municipale se prépare, cette scission pourrait ainsi transformer le paysage politique de la ville, appelant à une mobilisation d'autres forces politiques. Le débat sur l'avenir de la droite en France se déroulera inévitablement autour des choix stratégiques de ce type, alors que les électeurs cherchent des réponses aux préoccupations contemporaines.







